13 situations d'apprentissage

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Livre: 13 situations d'apprentissage
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: dimanche 22 décembre 2024, 12:20

Sommaire

Suite à la parution du dossier sur les approches pédagogiques, l’équipe du CRP en collaboration avec les conseillers pédagogiques de l’EPS (CPEONS, FELSI et W-B E) s’est rendue dans les écoles de Promotion sociale. Notre but était d’interroger les enseignants sur leurs pratiques concrètes. Nous avons découvert beaucoup de richesses, de motivations, d’innovations et de passion. À vous de découvrir tous ces retours d’expérience…

  1. Un projet au cœur des livres
  2. Approche isomorphique de l'hybridation
  3. De l'e-learning pour créer un site web
  4. La langue maternelle au service du français
  5. Le mind map comme outil de structuration
  6. L'apprentissage au travers du groupe
  7. L'écrit à la maison, l'oral en classe
  8. Le tableau blanc interactif (TBI), un outil facilitateur
  9. Le tutorat en méthodologie
  10. L'expérientiel, terreau de l'apprentissage
  11. Un CAP en classe inversée
  12. Un chef d'œuvre pour le CEB
  13. Une webradio qui sort des murs

1. Un projet au cœur des livres

   
Créer un livre numérique dans le cadre des cours de français-langue étrangère.

Brigitte Boffé est professeure de français-langue étrangère depuis environ 12 ans à l'IFOSUP de Wavre. Son projet consistait à créer avec ses élèves un livre numérique. Pour ce faire, elle a réalisé un partenariat avec la Bibliothèque Maurice Carême et la Maison du conte et de la littérature.

Madame Boffé a pu travailler et développer plusieurs compétences (recherche documentaire, argumentation…) dont l'expression orale.

Au travers de ce projet, elle s'est renouvelée et a apporté un peu de nouveauté et de fraîcheur dans sa manière de donner cours.

2. Approche isomorphique de l'hybridation

Deux enseignantes reviennent sur leurs pratiques pédagogiques respectives en e-learning.

Cécile Binet et Valérie Bluge sont Chargées de cours en français et communication à L'IEPS de Dison/Verviers. Elles utilisent toutes les deux la plateforme Moodle pour répondre à une volonté d'innover dans leurs pratiques pédagogiques.

Cécile Binet utilise la plateforme une fois sur deux pour mettre à disposition des apprenants des ressources ou des devoirs.

Valérie Bluge utilise quant à elle, la plateforme de manière plus ponctuelle pour rythmer ses cours et proposer ainsi une autre manière de travailler à ces élèves. Ces apprenants étant de futurs enseignants, c'est une bonne manière de les mettre en situation afin qu'ils puissent prendre en main et mieux comprendre l'enseignement à distance.

Les deux enseignantes reviennent sur quelques points d'attention liés à l'enseignement à distance. Elles abordent également les avantages et les limites de l'utilisation de la plateforme Moodle.

3. De l'e-learning pour créer un site web

 
Yves Mine, enseignant en communication digitale, revient sur les avantages de l'e-learning.

Yves Mine est Chargé de cours en technologie de base de la communication digitale à l'ESA Namur. Son projet d'e-learning consistait à contribuer à l'apprentissage de la création de site web par les apprenants.

La plus-value du projet réside dans le déploiement sur un même environnement de plusieurs outils (textes, questionnaires, vidéos, évaluation des acquis...). L'outil didactique « site web » reste disponible après conception. Les apprenants ont donc la possibilité d'y revenir autant de fois qu'ils le souhaitent.

Grâce à l'e-learning, les apprenants peuvent avancer à leur rythme et disposer de la documentation quand bon leur semble.

Yves Mine suggère aux enseignants qui voudraient se lancer dans un projet d'e-learning, de rester concrets et de définir des objectifs précis que les apprenants devront atteindre.

4. La langue maternelle au service du français

 
Exploiter la langue maternelle des apprenants pour mieux comprendre et assimiler la langue française.

Ghazel Khalis est Chargée de cours en français-langue étrangère à l'IPromSoc d'Uccle. Elle constate que les apprenants ont plus de mal à réinvestir le savoir grammatical dans une production orale qu'écrite. Ces difficultés se manifestaient de diverses manières : recherche de mots, hésitations... ce qui rend leurs expressions orales confuses.

Suite à plusieurs lectures, elle met le doigt sur une information intéressante soulevée par un auteur : « pour apprendre une langue étrangère, il faut d'abord travailler les structures grammaticales dans la langue maternelle des apprenants ».

L'enseignante explique que c'est une sorte de « révolution » pour elle, car initialement, la langue maternelle est tabou dans sa classe.

Pour appliquer cette méthodologie en classe, elle fait travailler les apprenants en groupe en fonction de leur langue maternelle. Elle leur demande de réfléchir à un point de matière dans leur langue maternelle pour ensuite l'exploiter en français.

Les apprenants peuvent ainsi visualiser les ressemblances et différences entre leur langue maternelle et le français.

5. Le mind map comme outil de structuration

Le mind map ou carte mentale pour faciliter l'appropriation de matières plus complexes.

Aurore Lince est Chargée de cours en législation et institutions à l'École industrielle et commerciale d'Andenne. Son objectif consiste à susciter l'intérêt des élèves et à dédramatiser la masse d'informations à emmagasiner pour les matières plus complexes.

Pour atteindre cet objectif, elle utilise la carte mentale ou mind map pour structurer l'information. Chaque apprenant est amené à réaliser sa propre carte mentale. Bien que les travaux de groupe soient intéressants, l'enseignante souhaite ici que ce travail reste individuel pour que les représentations soient propres à chacun.

Grâce à l'outil de mind mapping, l'enseignante peut faire des liens entre différents points de matière.

6. L'apprentissage au travers du groupe

Développer le sentiment d'appartenance en cours de langue permettrait aux apprenants d'être plus à l'aise pour travailler les compétences linguistiques.

Esther Alcala est Chargée de cours en anglais à l'École industrielle et commerciale d'Andenne. Elle prône l'activité et l'interactivité au sein de sa classe. Elle essaye au maximum de proposer aux apprenants des situations concrètes et réalistes de communication.

Elle intègre également l'interculturalité dans ses projets de classe et indique que : « Toute différence est bienvenue dans la classe ». Pour ce faire, elle organise toujours en début d'année des jeux de cohésion.

Cette méthodologie permet aux apprenants de mieux se connaitre, mais également de développer le sentiment d'appartenance à un groupe et par conséquent de réduire le décrochage scolaire.

7. L'écrit à la maison, l'oral en classe

Quels sont les avantages pour les apprenants en langue de développer uniquement les compétences orales en classe et les compétences écrites à la maison ?

Sylvie Leveugle est Chargée de cours en néerlandais intensif à l'IEPSCF à Frameries. Le projet mis en place consiste à modifier l'approche du cours de langue. Les compétences écrites sont éliminées du cours (en classe) et délocalisées sur la plateforme Moodle. Les apprenants travaillent donc uniquement les compétences orales en classe et développent les compétences écrites en e-learning.

Procéder de la sorte permet aux élèves de développer plus rapidement les compétences liées à la communication. Ils sont plus vite à l'aise pour parler. L'apprentissage en ligne propose, quant à lui, une grande flexibilité aux apprenants. Le taux d'abandon est donc plus réduit.

Sylvie Leveugle revient sur quelques points d'attention liés à cette méthodologie d'apprentissage.

8. Le tableau blanc interactif (TBI), un outil facilitateur

Les avantages et limites de l'exploitation du TBI en classe.

Victoria Heyman est Chargée de cours en psychologie appliquée pour la formation d'« Aide familiale » à l'École industrielle et commerciale d'Andenne. Elle essaye de varier les méthodologies pour garder la motivation des élèves. Elle utilise, entre autres, le tableau blanc interactif (TBI) pour atteindre cet objectif.

Par exemple, dans ses cours elle utilise le TBI pour conserver une trace des échanges et ainsi proposer aux apprenants un support supplémentaire pour étudier.

Victoria Heyman indique que l'utilisation du TBI dans sa classe lui permet d'interagir autrement avec les apprenants : « l'outil prend en considération les éléments de tous les élèves et pas uniquement ceux que le professeur souhaite mettre en évidence ».

9. Le tutorat en méthodologie

Comment mettre en place le tutorat au sein d'une classe et quels en sont les avantages ?

Arnaud Rusch est Chargé de cours en méthodologie à l'ESA à Namur. Le tutorat consiste à faire travailler les étudiants de niveaux différents et compétences différentes en petit groupe (2-3 étudiants).

Le but étant que les apprenants s'enrichissent mutuellement. La plus-value pour les apprenants de bloc 1 sur les apprenants de bloc 3 réside dans le fait de pouvoir se baser sur l'expérience d'un étudiant plus âgé. Inversement, les apprenants de bloc 3 pouvaient se remettre en question sur leurs pratiques suite aux interrogations des plus jeunes.

Arnaud Rusch cite plusieurs avantages qu'apporte le tutorat aux apprenants.

10. L'expérientiel, terreau de l'apprentissage

Conscientiser les apprenants sur le sens de notions déontologies et législatives et développer chez eux un processus de réflexion leur donnant les clés pour résoudre des situations problématiques.

Maryse Defey est Chargée de cours en déontologie et législation dans les sections « Aide soignante » et « Auxiliaire de l'enfance » à l'école FPS.

À partir de notions connues de tous, elle amène ses élèves à se poser des questions et à préciser le sens de chaque terme dans le cadre de mises en situation.

L'objectif de ces expérimentations consiste à faire prendre conscience aux apprenants de l'importance et la complexité des notions déontologiques et législatives.

C'est également à travers ces mises en situation que l'enseignante développe chez les élèves un processus de réflexion et de recherche pour résoudre des problèmes auxquels ils seraient confrontés.

11. Un CAP en classe inversée

Mise en place et avantages d'un enseignement hybride.

Nathalie Schmit est Chargée de cours en méthodologie et pédagogie à l'IEPSCF d'Arlon. Suite au contexte sanitaire lié au Covid-19, elle met en place un enseignement hybride au sein de ses cours.

Elle fait part de ses réflexions quant aux activités et tâches à réaliser en présentiel et celles en distanciel avec les apprenants. Par exemple, elle a conservé les travaux de groupe, les corrections d'exercices, les mises en situation... pour les séances de cours en présentiel.

Selon elle, proposer un enseignement asynchrone permet aux apprenants d'être plus autonomes et de mieux gérer leur temps.

12. Un chef d'œuvre pour le CEB

Ce projet a pour objectif de proposer une évaluation différente aux étudiants en cours d'alphabétisation.

Christine Cheval est Chargée de cours en français-langue étrangère et en alphabétisation depuis 13 ans à l'EPFC. Elle participe au projet : « Service d'aide à la réussite ». C'est dans ce cadre qu'elle a développé l'atelier « Chef d'œuvre ».

Cet atelier était destiné aux élèves inscrits dans les cours d'alphabétisation (niveau 4) avec comme finalité, l'obtention du CEB « adulte » (certificat d'études de base). Chaque étudiante devait choisir un sujet qui lui tenait à cœur et rédiger un dossier entre 5 et 10 pages. À la fin de l'année, ce travail devait être défendu oralement devant un jury.

Ce projet a permis aux étudiantes de valoriser leur travail et aux professeurs de proposer une évaluation différente de celle classique.

13. Une webradio qui sort des murs

Ludifier les apprentissages grâce à une webradio scolaire.

François Amel est responsable des projets informatiques et notamment des projets « Écoles numériques » à l'IPEPS Huy-Waremme. Son projet consistait à mettre en place une webradio scolaire abordant différents thèmes accompagnés de témoignages.

La plus-value de ce projet résidait dans la ludification des apprentissages grâce au numérique.

L'objectif serait d'élargir ce projet notamment en collaborant avec le centre culturel d'Amay. Ce dernier propose aux jeunes en décrochage scolaire de réaliser des émissions radio.